Le jeudi 13 octobre, les élèves de première et de terminale en arts plastiques, accompagnés des élèves de terminale en INS, ont visité le centre d’art contemporain, le LAIT (Laboratoire artistique international du Tarn), à Albi.

Ce texte  a été composé à partir d’extraits de certains comptes rendus des élèves de première arts plastiques : Clélia, Mickaël, Cloé, Céline et Samantha ; et complété par des informations du document pédagogique fourni par le LAIT. Cette composition mêle donc différentes personnes et sujets, et différents temps…
Le reportage photo est de Nina Moëllo, élève en ISN.

Les œuvres de Steina et Woody Vasulka étaient exposées dans les anciens moulins albigeois, et nous ont été présentées par Hélène Lapeyrère et son équipe. Les Vasulka, une violoniste et un informaticien, sont de véritables défricheurs de la vidéo assistée par ordinateur et ont développé dès 1968, à l’époque de Nan June Paik et Bill Viola (au programme limitatif de l’option arts plastiques), un vocabulaire sonore et plastique propre à l’image électronique.

Certaines œuvres ont été créées en collaboration avec le collectif SLIDERS_lab, une unité de recherche de l’Ecole Supérieure Européenne de l’Image.
Le premier fruit de leur collaboration était un triptyque exposé, suspendu de telle sorte qu’il prenne le plus d’espace possible et enveloppe le spectateur plongé dans la pénombre. Les auteurs ont intitulé cette projection numérique  « Lucifer’s commission », suite à l’apparition d’un visage inquiétant, reconstitué à partir des déchets retrouvés et numérisés sur le premier site américain d’essais nucléaires à Los Alamos, au Nouveau-Mexique. Les images d’un des écrans évoquaient la mémoire, comme si nous étions dans le cerveau des artistes, avec des formes et des visages qui se décomposaient. L’écran de gauche nous montrait une boîte qui se déplaçait dans l’espace, comme en apesanteur ; nous avions l’impression que la boîte venait sur nous, jusqu’à nous enfermer ou nous aspirer.
Devant ces projections, nous nous sentions mal à l’aise, comme oppressés. Ce sentiment était accentué par l’obscurité de la pièce et par les sons sourds et stridents, des sons électriques.

Une deuxième œuvre présentait une double image qui apparaissait en fonction de la modulation et de l’amplitude de la voix du femme, qui interprétait une partition musicale. Les variations de timbre, de tonalité et d’intensité de la voix faisait apparaître une sorte de fenêtre, une vue sur un paysage désertique qui venait troubler et se superposer à un travelling dans une ville.

Trois téléviseurs diffusaient des images en lien avec le son entendu. Ces expérimentations étaient vraiment hypnotiques car le son semblait en accord parfait avec l’image, comme si l’un avait engendré l’autre. Nous avons ressenti ces recherches comme désagréables, à cause de la violence des images « éclairs » , qui perçaient l’obscurité et pouvaient aveugler tel un flash. Les sons aigus étaient aussi dérangeants.
Ces essais sont révélateurs de la notion de « bruit vidéo », c’est-à-dire l’énergie électronique des signaux vidéos à partir de laquelle naît tout forme sonore et/ou visuelle.

Dans la plus grande salle étaient projetées des images comme « enroulées » en forme de sphère. Ces boules de matières (parfois du feu, de la lave…), ainsi que les sons qui résonnaient et l’ambiance générale (la pénombre, l’humidité et le ruissellement de filets d’eau) donnaient aux spectateurs l’impression d’être à l’intérieur d’un volcan ou au centre de la terre. Comme enterrés : « ça sent le sous-sol », ou comme enveloppés à l’intérieur d’un ventre, par le jeu des sons « échographiques » et la matière organique , ou encore comme dans l’espace par le mouvement des sphères dont certaines, telles des lunes, se reflétaient dans les retenues d’eau des moulins. Nous hésitions entre frisson et relaxation…

Nous avons également participé à un atelier, animé par Sébastien Tarot qui nous a permis de manipuler différents formats de films argentiques (du 8 mm au 35 mm), et de rajouter du son par enregistrement en direct sur une piste magnétique ou encore de créer du son en grattant le film de sorte à réaliser une piste optique sonore que l’on pouvait alors entendre en boucle.

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